Les outils informatiques et communications sont devenus essentiels au fonctionnement des paroisses et des congrégations. Pourtant, ils exposent aussi les équipes à des risques importants : fuites de données, erreurs humaines, confusion entre usages personnels et mission pastorale.
Cet article explique :
- comment sécuriser vos pratiques,
- quels outils choisir
- quelles mesures adopter pour rester conforme au RGPD, même avec des bénévoles renouvelés régulièrement.
MDP Data Protection accompagne les paroisses dans l’usage d’outils informatiques tout en sécurisant leurs communications
Pourquoi les outils informatiques et la communication posent problème dans les paroisses ?
Les paroisses et congrégations reposent sur une organisation unique : beaucoup d’activités impliquent des bénévoles, souvent avec leur propre matériel, leurs équipes de jeunes, leurs habitudes numériques et leur téléphone personnel. Dès lors, plusieurs difficultés apparaissent.
Un usage très répandu de WhatsApp et Messenger
La majorité des équipes paroissiales communiquent via WhatsApp, Messenger ou SMS. Ces outils sont rapides, pratiques et familiers. Toutefois :
- ils mélangent données personnelles et communications pastorales,
- ils facilitent la diffusion involontaire de données sensibles (mineurs, situations sociales, accompagnement spirituel),
- ils impliquent parfois des groupes non maîtrisés où circulent trop d’informations.
Même si WhatsApp applique un chiffrement de bout en bout, le RGPD exige davantage : notamment une gouvernance, des règles internes et un cadre clair sur qui partage quoi.
Des adresses personnelles utilisées pour la mission
En pratique, de nombreux bénévoles utilisent leur adresse Gmail, Outlook ou Free pour transmettre :
- des listes de jeunes inscrits,
- des photos de messes,
- des informations sur les activités de catéchèse,
- des documents administratifs.
Cela crée un risque de perte de contrôle : lorsqu’un bénévole quitte la paroisse, les données restent dans sa boîte mail personnelle, sans possibilité de suppression.
Des fichiers sensibles stockés partout
Dans beaucoup de paroisses, la gestion documentaire s’appuie sur :
- Drive ou Dropbox personnels,
- clés USB,
- dossiers partagés sans gestion d’accès,
- transferts de fichiers par WhatsApp.
Or, ces pratiques augmentent fortement les risques de fuite ou de mauvaise manipulation. Pour la CNIL, l’erreur humaine est la première cause d’incident de sécurité déclarée.
Une rotation constante des bénévoles
Comme les bénévoles changent souvent, les pratiques numériques se modifient, parfois sans transmission de consignes. Ainsi, les nouveaux arrivants découvrent des comptes partagés, des mots de passe inscrits sur des papiers et des outils utilisés sans aucune règle.
Un manque d’encadrement clair
Les paroisses manquent parfois :
- d’une charte simple,
- d’une boîte mail officielle pour les équipes,
- de règles sur WhatsApp,
- d’une organisation documentaire structurée,
- d’un “minimum numérique” pour guider les nouveaux bénévoles.
Ces lacunes rendent les incidents pratiquement inévitables.
Ce que dit le RGPD sur les outils utilisés par les bénévoles
Même si les bénévoles ne sont pas salariés, le RGPD considère qu’ils sont habilités par la paroisse. Celle-ci reste juridiquement responsable de leur usage des données.
La paroisse est responsable du cadre et des outils
La CNIL rappelle que le responsable de traitement doit maintenir un environnement sécurisé, notamment en fournissant :
- des consignes écrites,
- des outils appropriés,
- un contrôle minimal des accès,
- un registre des activités de traitement,
- une gestion des habilitations (qui a accès à quoi et pourquoi).
Ainsi, une paroisse doit organiser ses outils informatiques comme n’importe quelle organisation associative.
Le principe de minimisation doit guider les choix
Les données partagées via WhatsApp, messagerie ou Drive doivent être limitées au strict nécessaire. Par exemple :
- éviter d’envoyer des listes complètes dans des groupes WhatsApp,
- privilégier des liens sécurisés plutôt que des fichiers en clair,
- conserver les informations dans un espace central au lieu de disperser les documents.
Les applications personnelles peuvent être utilisées, mais avec précautions
Le RGPD n’interdit pas WhatsApp ou Gmail. Cependant, il impose :
- des règles d’usage,
- une limitation des données sensibles partagées,
- une information claire des bénévoles,
- un contrôle minimal de la diffusion des fichiers.
Par ailleurs, certaines données ne doivent jamais transiter via ces applications : situations pastorales sensibles, accompagnements individuels, données de santé, informations financières relatives aux donateurs…
Les exigences minimales attendues par les autorités
Les ressources officielles (CNIL, ANSSI, Service-public) recommandent notamment :
- authentification forte (MFA),
- mots de passe robustes et gestionnaire sécurisé,
- messagerie professionnelle ou dédiée,
- outils de partage maîtrisés,
- consigne interne de 1 page pour les bénévoles,
- contrôle d’accès simple et documenté.
En résumé : l’usage d’outils numériques n’est pas interdit, mais doit être organisé.
Quels outils informatiques choisir pour être conforme ?
Pour choisir un outil, trois critères doivent guider la paroisse :
- Sécurité (chiffrement, MFA, gestion des accès)
- Localisation et traitement des données
- Simplicité pour les bénévoles
Choisir une messagerie adaptée
Selon la CNIL et les ressources pédagogiques académiques, les solutions suivantes sont considérées comme appropriées si elles sont correctement réglées :
- Google Workspace (compte organisation, pas compte Gmail personnel)
- Microsoft 365 (compte associatif)
- Proton Mail pour les paroisses qui souhaitent un très haut niveau de confidentialité
- Mailo pour des adresses dédiées, simples et souveraines
Pourquoi cette étape est essentielle : une messagerie officielle permet de reprendre la main sur les données lorsqu’un bénévole quitte son poste.
Choisir les bons outils de stockage
Parmi les options adaptées :
- Google Drive avec espaces partagés (pas dossiers personnels !)
- Microsoft OneDrive / SharePoint
- Nextcloud pour une solution souveraine auto-hébergée
En revanche : les clés USB, Dropbox personnels et Google Drive personnels sont les moins recommandés, car la paroisse n’a aucun contrôle.
WhatsApp : à utiliser avec un cadre clair
Il n’est pas réaliste de supprimer WhatsApp du jour au lendemain. En revanche, il est possible de l’utiliser correctement :
- créer des groupes thématiques limités,
- éviter de partager des fichiers sensibles,
- privilégier des liens vers des documents stockés dans un espace sécurisé,
- désigner un administrateur par groupe,
- utiliser WhatsApp « communautés » pour mieux segmenter les échanges.
Sécuriser la communication : WhatsApp, mots de passe, email, IA…
Au-delà du choix des outils, la sécurité repose avant tout sur les usages.
Renforcer les mots de passe
Selon l’ANSSI, un mot de passe robuste doit comporter :
- au moins 12 caractères,
- un mélange de lettres, chiffres et symboles,
- aucune information personnelle.
De plus, un gestionnaire de mots de passe évite les transmissions non sécurisées.
Activer l’authentification à deux facteurs (MFA)
Ce simple geste réduit plus de 90 % des risques d’accès non autorisés.
👉 Pour approfondir ce sujet, découvrez notre article : Double authentification 2026 : comment anticiper cette obligation et protéger vos accès sensibles ?
Sécuriser les emails officiels
Pour éviter les erreurs :
- éviter les comptes partagés sans procédure,
- utiliser des boîtes fonctionnelles (« secretariat@ », « catechese@ »),
- désactiver ou transférer les adresses quand un bénévole part.
Former les équipes sur les risques liés à l’IA
De nombreux bénévoles utilisent désormais ChatGPT, Copilot ou Gemini pour :
- rédiger des courriers,
- générer une fiche d’activités,
- produire un texte d’annonce ou une prière,
- traduire des messages.
Cependant, il est impératif de ne jamais transmettre :
- des données personnelles,
- des situations pastorales,
- des informations sensibles,
- des listes ou des noms.
Les modèles d’IA généralistes ne doivent pas être utilisés comme espace de stockage ou de rédaction de documents contenant des données réelles.
Bonnes pratiques pour les équipes paroissiales et les bénévoles
Pour améliorer la sécurité, il est essentiel d’instaurer des habitudes simples.
Adopter une charte numérique courte
Une page suffit, avec :
- règles WhatsApp,
- règles email,
- gestion des mots de passe,
- stockage de fichiers,
- conduite à tenir en cas d’erreur.
Sensibiliser les bénévoles dès leur arrivée
Une session de 15 minutes est suffisante pour transmettre les bases :
- comment envoyer un fichier,
- où stocker les documents,
- comment protéger un groupe WhatsApp,
- que faire en cas de perte de téléphone.
Structurer les accès
Un tableau simple permettant d’indiquer « qui a accès à quoi » suffit pour maintenir le contrôle.
Créer une documentation minimale
Exemples :
- un espace Drive/OneDrive structuré,
- des boîtes mails officielles,
- des consignes simples pour les équipes de catéchèse.
FAQ – Outils informatiques, communication et RGPD
WhatsApp est-il conforme au RGPD pour une paroisse ?
Oui, mais uniquement avec un cadre d’usage clair, des limites de diffusion et une gouvernance minimale. Les données sensibles ne doivent jamais y transiter.
Les bénévoles peuvent-ils utiliser leur adresse personnelle ?
Oui, mais ce n’est pas recommandé. Une adresse officielle permet à la paroisse de reprendre la main sur les données.
Quel outil de stockage choisir ?
Un emplacement Cloud ou Drive partagé géré par la paroisse (Google Workspace, Microsoft 365, Nextcloud) est idéal.
Quels sont les risques principaux lors de l’usage d’outils informatiques par les bénévoles ?
Les risques principaux sont l’erreur humaine, la diffusion non maîtrisée et la perte de données lorsque les bénévoles utilisent leurs comptes personnels.
Peut-on utiliser des IA comme ChatGPT ?
Oui, mais jamais pour des informations réelles, sensibles ou identifiantes. Utilisation strictement limitée à des contenus génériques.
Quels outils simples recommander aux bénévoles ?
Messagerie officielle, Drive partagé, réseaux sociaux et de messagerie encadrés et gestionnaire de mots de passe.
En résumé
Les outils informatiques et communication sont indispensables pour les paroisses, mais ils doivent être utilisés avec méthode. Cet article explique comment encadrer les usages tout en respectant le RGPD. Les risques principaux concernent surtout les erreurs humaines, les adresses personnelles et la diffusion incontrôlée de fichiers. En adoptant quelques bonnes pratiques essentielles, chaque équipe peut sécuriser ses échanges et protéger les personnes accompagnées. Ainsi, la paroisse gagne en cohérence, en simplicité et en sécurité numérique.
Pour aller plus loin
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- Logiciel RGPD : comment choisir la solution idéale pour votre entreprise | MDP Data Protection
- Protection des données des bénévoles : rester conforme au RGPD en 2026 | MDP Data Protection
- Guide de la sécurité des données personnelles | CNIL
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Les solutions MDP Data Protection
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- LIVRE BLANC : Notre guide pratique clair et opérationnel sur la conformité au RGPD.
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À propos de l’auteur
Christophe SAINT-PIERRE – Fort de plus de 20 ans d’expérience, Christophe accompagne les organisations dans leur mise en conformité réglementaire (RGPD, NIS2, AI Act) en combinant expertise juridique, vision stratégique et approche opérationnelle. Au sein de MDP Data Protection, il pilote une démarche axée sur l’excellence, l’innovation et la valorisation réglementaire. Son objectif : transformer les contraintes légales en opportunités business pour ses clients.



