Le privacy by default impose que tout système traite uniquement les données strictement nécessaires, dès son premier usage. Ce principe, essentiel dans le RGPD, garantit que la protection de la vie privée ne dépend pas de l’utilisateur, mais bien d’un paramétrage interne maîtrisé.
Cet article explique :
- comment appliquer le privacy by default,
- quels réglages intégrer en 2026,
- comment limiter les risques juridiques et techniques liés aux données et à l’IA.
MDP Data Protection accompagne la mise en œuvre du privacy by default tout en simplifiant votre conformité
Privacy by Default : de quoi parle-t-on ?
Définition et principes clés
Le privacy by default signifie que toute fonctionnalité, tout formulaire, tout outil et tout traitement doit être pré-paramétré pour collecter le minimum de données nécessaires.
Concrètement :
- la collecte excessive doit être évitée ;
- les accès doivent être limités par défaut ;
- les durées de conservation doivent être préconfigurées ;
- les options de partage doivent être désactivées tant que l’utilisateur n’a pas choisi l’inverse.
Différence Privacy by Design / Privacy by Default
| Privacy by Design | Privacy by Default |
|---|---|
| Intégrer la protection dès la conception | Paramétrer les réglages pour appliquer la protection par défaut |
| Vision globale du projet | Vision opérationnelle des paramètres |
| Anticipation des risques | Limitation automatique des données |
Les deux sont liés, mais le privacy by default est l’aspect le plus concret et vérifiable lors d’un contrôle.
Pourquoi devient-il incontournable en 2026 ?
En 2026, trois facteurs le rendent stratégique :
- l’augmentation des contrôles CNIL sur la minimisation ;
- l’usage massif d’IA génératives dans les outils métiers ;
- l’exigence d’une documentation plus fine dans les audits.
Aussi, avec l’arrivée de l’IA Act, les organisations devront prouver que les systèmes d’IA appliquent une minimisation automatique et des réglages sûrs par défaut, surtout pour les données sensibles ou d’enfants.
Ce que dit la loi : cadre réglementaire à respecter
Le RGPD : obligation proactive de minimisation
L’article 25 impose que le responsable de traitement mette en œuvre :
- des mesures techniques pour limiter les données collectées ;
- des mesures organisationnelles garantissant un usage strictement nécessaire ;
- des paramétrages internes documentés.
La CNIL rappelle que le responsable doit être capable de prouver ces réglages.
Rôle du responsable de traitement et du sous-traitant
- Le responsable définit les paramètres par défaut et les exigences métiers.
- Le sous-traitant doit fournir un outil permettant de respecter ces paramètres.
Néanmoins, en cas de violation du principe de minimisation, les deux peuvent être mis en cause.
Focus 2026 : IA générative, IA Act et données par défaut
Dorénavant, l’IA Act introduit une exigence implicite : les systèmes d’IA, notamment à haut risque, doivent intégrer des safeguards by default, dont :
- limitation automatique des données d’entraînement ;
- désactivation de l’analyse de données sensibles sans justification ;
- filtrage des données non pertinentes ;
- désactivation par défaut des exportations.
Cela renforce l’importance du privacy by default dans les outils utilisant l’IA.
Privacy by Default dans la pratique : exigences essentielles
1.Collecte minimale et pertinence des données
Chaque champ d’un formulaire doit être justifiable. Si la donnée ne sert pas directement au traitement, elle ne doit pas être collectée.
2.Durées de conservation préconfigurées
L’organisation doit définir une durée pour chaque catégorie de données :
- conservations trop longues = non-conformité ;
- absence de purge = risque de fuite ;
- absence de documentation = risque juridique.
3.Réglages de confidentialité dans les outils
Les logiciels doivent être configurés pour limiter par défaut :
- la visibilité des profils ;
- les exports ;
- les communications automatiques ;
- le partage interne.
4.Limitation des accès et cloisonnement automatique
Le principe : « chacun doit accéder uniquement aux données dont il a besoin pour travailler », c’est la base du least privilege access.
5.Documentation à produire
Le privacy by default doit apparaître dans :
- le registre des traitements ;
- les AIPD ;
- les conventions sous-traitants ;
- les politiques internes ;
- les preuves d’audit.
Risques en cas de non-application
Risques de « sur-collecte » et atteintes à la vie privée
Plus de données = plus de risques. Une sur-collecte peut entraîner une violation du principe de minimisation.
Non-conformité RGPD
La CNIL peut sanctionner :
- la collecte excessive,
- les durées de conservation excessives,
- les accès trop larges,
- les paramétrages non documentés.
Risques liés à l’IA
Un système d’IA qui analyse plus de données que nécessaire crée :
- des risques de biais ;
- des atteintes involontaires aux libertés ;
- des décisions automatisées non maîtrisées.
Sanctions potentielles
Les sanctions de la CNIL peuvent atteindre 20 millions d’euros ou 4 % du CA mondial.
Comment appliquer le Privacy by Default : bonnes pratiques clés
Approche CNIL : 5 principes indispensables
- Limiter la collecte au strict nécessaire
- Cloisonner automatiquement les accès
- Désactiver le partage par défaut
- Définir des durées de conservation strictes
- Documenter tous les paramètres
Intégrer le privacy by default dans les outils métiers
Il s’agit de paramétrer :
- les formulaires,
- les accès des utilisateurs,
- les exports,
- les fonctions de recherche interne,
- les notifications.
Définir des paramètres par défaut cohérents
Exemples :
- profil utilisateur privé par défaut ;
- double authentification activée automatiquement ;
- pas de transfert hors UE sans contrôle ;
- journalisation activée.
Réaliser un audit des réglages actuels
Un audit interne permet d’identifier :
- les champs inutiles ;
- les accès trop larges ;
- les paramètres contraires au RGPD ;
- les durées de conservation incohérentes.
Exemples concrets par type d’organisation
Entreprises / PME
Les PME manipulent souvent des données clients, RH, fournisseurs ou partenaires.
Exemples de réglages par défaut à appliquer :
- formulaires commerciaux ne collectant que nom, email et besoin métier ;
- limitation automatique des exports commerciaux ;
- désactivation des modules de tracking non nécessaires ;
- comptes utilisateurs en accès minimal ;
- archivage automatique au bout de 3 ans ;
- chiffrement activé nativement dans les outils cloud.
Organismes de formation / CFA
Ces structures traitent des données sensibles (mineurs, santé, difficultés scolaires).
Bonnes pratiques privacy by default :
- fiches d’inscription réduites aux données strictement nécessaires ;
- absence de collecte automatique de données non requises (notes détaillées, informations personnelles des parents non pertinentes) ;
- cloisonnement des promotions et groupes pédagogiques ;
- suppression automatique des accès pour les formateurs vacataires ;
- désactivation des exports Excel non contrôlés ;
- conservation limitée aux obligations légales (par exemple : 5 ans pour pièces justificatives).
Mini-cas pratiques
Cas 1 : le formulaire RH d’une PME collecte trop de données
Solution : supprimer les champs non nécessaires, limiter la collecte au CV et coordonnées.
Cas 2 : un outil de newsletter active par défaut le suivi comportemental
Solution : désactiver le tracking et ne l’activer que sur choix explicite.
Cas 3 : un CFA laisse ses vacataires conserver l’accès toute l’année
Solution : créer un cycle de désactivation automatique après chaque session.
FAQ – Privacy by Default
Le privacy by default est-il obligatoire pour toutes les organisations ?
Oui. L’article 25 du RGPD impose à toute structure traitant des données personnelles de garantir que la protection est activée par défaut.
De plus, cette obligation ne dépend ni de la taille, ni du secteur : elle concerne aussi bien les PME que les établissements publics. Ainsi, chaque organisation doit être en mesure de démontrer que les paramètres appliqués limitent effectivement les données collectées.
Faut-il modifier les logiciels pour être conforme ?
Non, mais il est essentiel de les paramétrer correctement et de documenter ces réglages.
En pratique, cela implique souvent un audit des options disponibles, car certains outils proposent déjà des fonctionnalités de minimisation. De cette manière, l’organisation peut s’assurer que les paramètres respectent réellement les besoins du traitement.
L’IA Act impose-t-il aussi le privacy by default ?
Elle s’expose à des sanctions, à une sur-exposition aux risques ou encore à des violations de données.
Par ailleurs, un mauvais paramétrage peut entraîner des fuites d’informations ou des usages non autorisés, ce qui nuit à la confiance des utilisateurs. À long terme, un défaut de privacy by default fragilise également la gouvernance interne.
Que risque une organisation qui ne l’applique pas ?
Grâce à une documentation complète : registre, AIPD et preuves de paramétrage.
En complément, il est recommandé de conserver des captures d’écran, journaux de configuration ou comptes rendus d’audit. Ainsi, l’organisation dispose d’éléments concrets pour démontrer que la protection des données est bien appliquée par défaut.
Comment prouver sa conformité à la CNIL ?
Grâce à une documentation complète : registre, AIPD et preuves de paramétrage.
En complément, il est recommandé de conserver des captures d’écran, journaux de configuration ou comptes rendus d’audit. Ainsi, l’organisation dispose d’éléments concrets pour démontrer que la protection des données est bien appliquée par défaut.
En résumé
Le privacy by default impose que les systèmes collectent et utilisent uniquement les données strictement nécessaires. Ce principe, essentiel en 2026, renforce la maîtrise des risques et la conformité RGPD. Il exige des réglages par défaut, une documentation précise et un contrôle strict des accès. En l’appliquant correctement, les organisations réduisent leur exposition aux sanctions et sécurisent leurs traitements.
Ce résumé vous aide à comprendre les actions prioritaires à mettre en place.
Pour aller plus loin
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- Logiciel RGPD : comment choisir la solution idéale pour votre entreprise | MDP Data Protection
- Privacy by Design : intégrer la protection des données dès la conception en 2026 | MDP Data Protection
- Que signifie la protection des données «dès la conception» et «par défaut»? | Commission Européenne
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Les solutions MDP Data Protection
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- LIVRE BLANC : Notre guide pratique clair et opérationnel sur la conformité au RGPD.
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À propos de l’auteur
Christophe SAINT-PIERRE – Fort de plus de 20 ans d’expérience, Christophe accompagne les organisations dans leur mise en conformité réglementaire (RGPD, NIS2, AI Act) en combinant expertise juridique, vision stratégique et approche opérationnelle. Au sein de MDP Data Protection, il pilote une démarche axée sur l’excellence, l’innovation et la valorisation réglementaire. Son objectif : transformer les contraintes légales en opportunités business pour ses clients.



